Friday, July 15, 2016

ARTHUR RIMBAUD  - by Ezra Pound
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Below is the complete essay or brief commentary on Rimbaud from Ezra Pound's Instigations of Ezra Pound

Rimbaud's first book appeared in '73. His complete poems with a preface by Verlaine in '95. Laforgue conveys his content by comment, Corbière by ejaculation, as if the words were wrenched and knocked out of him by fatality; by the violence of his feeling, Rimbaud presents a thick suave color, firm, even.

Cinq heures du soir

AU CABARET VERT

Depuis huit jours, j'avais déchiré mes bottines
Aux cailloux des chemins. J'entrais à Charleroi,
—Au Cabaret Vert: je demandai des tartines
De beurre et du jambon qui fût à moitié froid.

Bienheureux, j'allongeai les jambes sous la table
Verte: je contemplai les sujets très naïfs
De la tapisserie.—Et ce fut adorable,
Quand la fille aux tétons énormes, aux yeux vifs,

—Celle-là, ce n'est pas un baiser qui l'épeure!—
Rieuse, m'apporta des tartines de beurre,
Du jambon tiède, dans un plat colorié,

Du jambon rose et blanc parfumé d'une gousse
D'ail,—et m'emplit la chope immense, avec sa mousse
Que dorait un rayon de soleil arriéré.

The actual writing of poetry has advanced little or not at all since Rimbaud. Cézanne was the first to paint, as Rimbaud had written,—in, for example, "Les Assis":

Ils ont greffé dans des amours epileptiques
Leur fantasque ossature aux grands squelettes noirs
De leurs chaises; leurs pieds aux barreaux rachitiques
S'entrelacent pour les matins et pour les soirs

Ces vieillards ont toujours fait tresse avec leurs sièges.

or in the octave of

VENUS ANADYOMENE

Comme d'un cercueil vert en fer-blanc, une tête
De femme à cheveux bruns fortement pommadés
D'une vieille baignoire émerge, lente et bête,
Montrant des déficits assez mal ravaudés;

Puis le col gras et gris, les larges omoplates
Qui saillent; le dos court qui rentre et qui ressort,
—La graisse sous la peau paraît en feuilles plates
Et les rondeurs des reins semble prendre l'essor.

Tailhade has painted his "Vieilles Actrices" at greater length, but smiling; Rimbaud does not endanger his intensity by a chuckle. He is serious as Cézanne is serious. Comparisons across an art are always vague and inexact, and there are no real parallels; still it is possible to think of Corbière a little as one thinks of Goya, without Goya's Spanish, with infinite differences, but with a macabre intensity, and a modernity that we have not yet surpassed. There are possible grounds for comparisons of like sort between Rimbaud and Cézanne.
Tailhade and Rimbaud were both born in '54; there is not a question of priority in date, I do not know who hit first on the form, but Rimbaud's "Chercheuses" is a very good example of a mould not unlike that into which Tailhade has cast his best poems.

LES CHERCHEUSES DE POUX

Quand le front de l'enfant plein de rouges tourmentes,
Implore l'essaim blanc des rêves indistincts,
Il vient près de son lit deux grandes sœurs charmantes
Avec de frêles doigts aux ongles argentins.

Elles asseoient l'enfant auprès d'une croisée
Grande ouverte où l'air bleu baigne un fouillis de fleurs,
Et, dans ses lourds cheveux où tombe la rosée,
Promènent leurs doigts fins, terribles et charmeurs.

Il écoute chanter leurs haleines craintives
Qui fleurent de longs miels végétaux et rosés
Et qu'interrompt parfois un sifflement, salives
Reprises sur la lèvre ou désirs de baisers.

Il entend leurs cils noirs battant sous les silences
Parfumés; et leurs doigts électriques et doux
Font crépiter, parmi ses grises indolences,
Sous leurs ongles royaux la mort des petits poux.

Voilà que monte en lui le vin de la Paresse,
Soupir d'harmonica qui pourrait délirer;
L'enfant se sent, selon la lenteur des caresses,
Sourdre et mourir sans cesse un désir de pleurer.

The poem is "not really" like Tailhade's, but the comparison is worth while. Many readers will be unable to "see over" the subject matter and consider the virtues of the style, but we are, let us hope, serious people; besides, Rimbaud's mastery is not confined to "the unpleasant"; "Roman" begins:

I
On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.
—Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants!
—On va sous les tilleuls verts de la promenade.

Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin!
L'air est parfois si doux, qu'on ferme la paupière;
Le vent chargé de bruits,—la ville n'est pas loin—
A des parfums de vigne et des parfums de bière....

The sixth line is worthy of To-em-mei. But Rimbaud has not exhausted his idyllic moods or capacities in one poem. Witness:

COMEDIE EN TROIS BAISERS

Elle était fort déshabillée,
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres penchaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près.

Assise sur ma grande chaise.
Mi-nue elle joignait les mains.
Sur le plancher frissonnaient d'aise
Ses petits pieds si fins, si fins.

—Je regardai, couleur de cire
Un petit rayon buissonnier
Papillonner, comme un sourire
Sur son beau sein, mouche au rosier.

—Je baisai ses fines chevilles.
Elle eut un long rire très mal
Qui s'égrenait en claires trilles,
Une risure de cristal....

Les petits pieds sous la chemise
Se sauvèrent: "Veux-tu finir!"
—La première audace permise,
Le rire feignait de punir!

—Pauvrets palpitant sous ma lèvre,
Je baisai doucement ses yeux:
—Elle jeta sa tête mièvre
En arrière: "Oh! c'est encor mieux!...

"Monsieur, j'ai deux mots à te dire...."
—Je lui jetai le reste au sein
Dans un baiser, qui la fit rire
D'un bon rire qui voulait bien....

—Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets,
Aux vitres penchaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près.

The subject matter is older than Ovid, and how many poems has it led to every silliness, every vulgarity! One has no instant of doubt here, nor, I think, in any line of any poem of Rimbaud's. How much I might have learned from the printed page that I have learned slowly from actualities. Or perhaps we never do learn from the page; but are only capable of recognizing the page after we have learned from actuality.

I do not know whether or no Rimbaud "started" the furniture poetry with "Le Buffet"; it probably comes, most of it, from the beginning of Gautier's "Albertus." I cannot see that the "Bateau Ivre" rises above the general level of his work, though many people seem to know of this poem (and of the sonnet on the vowels) who do not know the rest of his work. Both of these poems are in Van Bever and Léautaud. I wonder in what other poet will we find such firmness of coloring and such certitude.

- Ezra Pound
TABLE

Laforgue 1860-1887; published 1885
Corbière 1840-1875; published 1873 and 1891
Rimbaud 1854-1891; published 1873
Remy de Gourmont 1858-1915
Merril 1868-1915
Tailhade 1854-1919
Verhaeren 1855-1916
Moréas 1856-1911
Living:
Vielé-Griffin 1864
Jammes 1868
De Régnier 1864
Spire 1868
Younger Men:
Klingsor, Romains, Vildrac
Other Dates:
Verlaine 1844-1896
Mallarmé 1842-1898
Samain 1858-1900
Elskamp, born 1862
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TPB's notes: from the essay/brief study "ARTHUR RIMBAUD (1854-1891)" Ezra Pound's Instigations of Ezra Pound

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